mercredi 7 décembre 2011

Le degré zéro de sécurité

Si on veut, on peut aller se balader dans des centrales nucléaires le dimanche, en revenant des champignons, si on a pas ostensiblement des caisses d'explosifs sur soi, les agents de sécurité surveillent juste qu'on ne laisse pas de papiers gras après le pique nique.
Avec les champignons, il faut faire attention, le degré zéro de sécurité n'existe pas, on peut tomber sur un champignon vénéneux et en mourir dans d'atroces souffrances. 
Les Français sont très craintifs, à propos des champignons, ils font vachement gaffe, alors que pour ce qui concerne le nucléaire, ils s'en tapent, ils font confiance au sens des responsabilités des gens qu'ils élisent par inadvertance.
c'est bien, la confiance, c'est  très positif comme sentiment. Je me souviens de Dominique de Villepin, qui s'était donné 100 jours pour restaurer la confiance à l'époque du référendum sur la constitution européenne.
C'était ce truc où les Français avaient dit majoritairement NON et ça voulait dire OUI, en fait. Depuis on sait que si on demande son avis au peuple Français, il dit n'importe quoi et on ne peut plus lui faire confiance.
C'est pour ça que les moments où l'on consulte le peuple sont devenus très inquiétants. On ne peut plus faire confiance aux gens, ils sont capables de vouloir qu'on interdise les champignons, si on faisait un référendum  pour savoir s'il faut arrêter de prendre des risques pour notre santé. Et par contre, ils diraient certainement que le nucléaire c'est bien, parce qu'on peut regarder la télé avec et alors, c'est pas grave si c'est un tout petit peu dangereux.


mardi 6 décembre 2011

Alors là, bravo !

Avec tout l’argent que vous avez donné aux myopathes, ils sont devenus riches !
Et un myopathe riche, ça n’a plus goût à rien.
Alors que tout ce pognon aurait pu être versé pour un truc intéressant, un Wens-thon, par exemple, les Français préfèrent dilapider l’argent du ménage en bonté.
Quelle misère.
Cette année, moi aussi, j’ai participé au téléthon : 86.119.425 euros
J’ai pas donné tout ça, c’est le chiffre des promesses de dons.
J’adore ce principe des « promesses de dons », ça me rappelle les élections.
Non, moi, j’ai donné un tout petit chèque, mais je n’ai rien promis, parce que nous n’avons pas la télévision et donc, on ne peut pas promettre des sous à Michel Drucker.
C’est toujours Michel Drucker qui fait le téléthon ?
Peut-être pas.
Normalement, quand on est un type bien, on ne doit pas dire qu’on donne de l’argent à des trucs charitables, mais moi, comme je suis un sale con, j’ai le droit de m’en vanter, je suis cohérent, j’aime pas les gens.
À part mes lecteurs… Et là aussi, je suis cohérent, parce que ce que je n’aime pas, chez les gens, c’est qu’ils sont beaucoup. Et mes lecteurs, ils ne sont pas si nombreux qu’il soit nécessaire de les détester, ils sont à peu près aussi nombreux que les myopathes, mais moins bien organisés.
Quand je pense que vous préférez donner vos euros à des myopathes que vous ne connaissez même pas, alors que vous pourriez acheter avec, l’album d’un brave gars comme moi qui vous déteste, je ne comprends pas que vous soyez si compassionnels.
Franchement, c’est sympa d’aider une poignée de myopathes, mais si c’est pour laisser crever des milliers de bédépathes, c’est pas tellement juste non plus.
La prochaine fois que vous ferez une promesse de don au téléthon, promettez-moi de faire aussi une promesse de don au bédéthon.
Dans le même ordre d’idée, il y a la maison d’éditions « Les Requins Marteaux »  qui organise une grande vente aux enchères de dessins pour venir en soutient à leurs ennuis financiers.
Je n’aime pas quand un éditeur « indépendant » risque de disparaître, je sais bien que c’est moins émouvant qu’un myopathe, un requin marteau, mais ça a aussi le droit d’être sauvé, non ?
D’un autre côté, je me souviens qu’un jour, j’avais proposé un projet à ces trous du cul de Requins Marteaux et qu’ils n’avaient pas daigné répondre à un collègue dessinateur, alors, finalement, qu’ils crèvent.
Quand on réfléchit bien, on s’aperçoit que la solidarité à une cause, c’est tout de même très relatif.

Le Mr POPO du jour, sera publié dans le prochain JADE la revue de la BD moderne !
Il sera en couleur argent sur le quatrième de couverture et le voilà en couleurs pimpantes pour vous !
Comme c’est un Mr POPO à part, il n’a pas été fait dans le carnet et on pourra le voir dans le Wens Art Shop et l’acheter si on veut faire un don à un bédépathe tout en faisant une bonne affaire. Croyez-moi, vous allez regretter ma générosité dans quelques années, quand les originaux de Wens seront devenus une valeur-refuge !



jeudi 1 décembre 2011

Festival à Aire sur l'Adour

Dans la grande série "Les Bulles et moi", je serai ce week-end au festival BD d'Aire sur l'Adour...


jeudi 24 novembre 2011

Dans la dentelle

Olalah ! Toujours ce clivage Droite/Gauche, c’est fatigant à la fin !
C’est pas si difficile, d’avoir la Droite attitude, avec un peu de bonne volonté et du pognon, c’est même naturel, ça vient tout seul.
Si t’es pas de Droite passé 50 berges, c’est que tu as raté ta vie, mon ami.
La Gauche, c’est un truc de jeunes ou de pauvres, passé un certain âge, ça devient ridicule, c’est comme le catogan.
La Droite, c’est super tendance, la nature est de Droite, l’évolution est de Droite, les crocodiles sont de Droite !
Mais oui !
Tous les grands prédateurs sont de Droite, tous ceux qui ont un gros kiki sont de Droite. Tu veux avoir un gros kiki, mon ami ?
Et bien sois de Droite, comme Dominique Strauss-Khan, comme Alain Juppé !
( Source AFP)
Je sais bien que, pour des loosers comme vous, ça coince un peu, vous avez vos prestations sociales en ligne de mire et vous préférez faire semblant d’être de Gauche encore un peu.
La Gauche, c’est social, c’est doux et parfumé, alors que la droite, c’est dur, c’est viril, ça n’utilise pas de lubrifiant, mais le résultat est sensiblement le même.
Cernons un peu la « pensée de Droite » et pour cela, pas besoin de CRS, « la pensée de Droite », c’est franc du collier, ça aime l’ordre et l’autorité, c’est pas barbus, marijuana et compagnie.
Pour la Droite, le social, c’est caca, c’est flatter les plus bas instincts à la glandouille, du populo.
(Le populo : gentil sobriquet pour désigner le peuple qui sent sous les bras).
La Droite, dans un esprit chrétien, lui préfère la charité, appelée aussi « étrennes » !
Les étrennes sont vraiment de Droite , ça consiste pour le bourgeois à humilier le prolo une fois par an en lui refilant une aumône pour qu’il achète un peu de gras à sa tripoté de gniards morveux. Pour rigoler un peu la tradition oblige le sous-homme à donner en échange des étrennes un putain de calendrier à la con, dont le mauvais goût ne constitue qu’une dérisoire riposte à l’ignominie.

lundi 21 novembre 2011

Dessins originaux

Le dessin, c’est quelque chose qui me plaît de plus en plus. Je ne veux pas parler de mes dessins à moi, mais du dessin en général et même en maréchal et même en caporal et surtout en simple soldat !
Le petit crobar de rien du tout, le riquiqui zigouigoui de coin de page, le truc presque du domaine de la rature, voilà ce qui me plaît.
Et je suis comblé car, en allant voir sur le blog d’un de mes talentueux camarades de jeux, j’ai été séduit par un tout petit bout de story-board de rien du tout qu’il avait mis là, pour montrer les étapes de la réalisation de son bel album.
Le gars, il a été plutôt étonné que je lui demande s’il était disposé à le vendre ou à faire un échange, il m’a répondu une chose que je trouve très intéressante :
«  Pourquoi pas, mais ce morceau de story-board, c’est vraiment un bout de papier ridiculement petit, il a été plié en deux…C’est juste un gribouillis. Il a la valeur qu’on veut bien lui donner… »
Il a la valeur qu’on veut bien lui donner.
Tout est là. Pour le dessin, cette petite chose fragile, archaïque, sur un support simple, n’a en réalité aucune valeur à part celle que l’on décide de lui donner.
Bien sûr, s’il s’agit d’un dessin d’Hergé, où de Picasso, ça vaut plus cher sur « les marchés », mais ça reste juste un bout de papier avec de l’encre.
J’ai vu il y a quelques temps des dessins de Gary Panter mis en vente dans une galerie Parisienne, qui n’étaient vraiment pas terribles et « valaient » très chers.
Je préfère à ces dessins-là, le petit crobar d’un dessinateur moins connu, mais qui, je ne sais pourquoi, me plaît beaucoup. Pourtant, j’aime bien Gary Panter.
Il n’y a rien d’objectif là-dedans, la signature je m’en tape, il faut que ces signes, ces traces d’encre, me parlent, il faut qu’il se passe quelque chose, comme lors de l’expo sur Georges Beuville, vue à St Malo, où je reste pantois devant de simples petits croquis de rien du tout.
Quand je fais des échanges avec mes copains dessinateurs, je ne suis jamais trop attiré par les planches de bandes dessinées, je préfère souvent un petit dessin qui n’a l’air de rien.
Et puis, là, je me suis remis à faire des dédicaces et j’ai discuté avec quelques amateurs de dessins, car la dédicace, c’est tout de même un moyen d’obtenir un dessin original pour le prix d’un album.
Je suis toujours surpris, que les amateurs de bandes dessinées ne cherchent pratiquement pas à nous acheter des dessins. Des planches, quelquefois, mais des dessins rarement. Pourtant, entre la planche qui a un prix assez élevé et la dédicace qui est gratuite, ( pour le prix d’un album ), il y a une marge assez grande et plein de petits croquis intéressants.
Une des raisons, c’est que le dessin n’a aucune valeur.
Je veux dire par là, « qu’il n’a que la valeur qu’on veut bien lui donner », bien sûr !
Mais c’est aussi parce qu’on ne sait pas que c’est possible et à quel prix.
Pour tous ceux qui créent des images, des dessins, des peintures…Quand il s’agit de les vendre, il est difficile de fixer un prix. Pas trop cher, c’est se dévaloriser, trop cher, c’est se prendre pour quelqu’un qu’on est pas et c’est ridicule et ensuite, il y a une sorte de « côte » en fonction de sa notoriété, qui est la  loi du marché, genre la voix de son maître, genre la loi du plus fort, un truc de droite, donc.
Il m’est arrivé de vendre des dessins en proposant à l’acheteur de fixer lui-même le prix, ( un truc de gauche, donc ! )
On voit tout de suite celui qui veut « faire une affaire » et celui qui ne peut pas se permettre plus parce qu’il n’a pas trop d’argent à consacrer à ce genre de dépenses.
Il y a aussi des petits malins qui revendent des dédicaces, qui spéculent sur les dessins qu’on leur a offert, ce genre de délicatesses…
C’est normal, puisque le dessin n’a que la valeur qu’on veut bien lui donner.
C’est un petit jeu qui ne me choque pas tellement, en tout cas moins que d’autres façons de spéculer sur le produit du travail d’autrui.
Si quelqu’un peut faire un bénéfice en revendant un dessin, une dédicace, ça veut dire, que « la valeur qu’on veut bien lui donner » a augmenté. Tant mieux pour l’auteur.
De cette réflexion, il ressort que j’ai fait une petite boutique pompeusement intitulée « Wens Art Shop » parce que j’ai vu ça sur les blogs d’autres dessinateurs et que ça m’a fait rire. Mais comme je suis un type modeste, ( bien que génial ), au lieu de mettre en vente des planches de BD ou des dessins à des prix qui pourraient faire croire que ça vaut quelque chose, je mettrai de temps en temps des petits crobars, des zigouigouis, de riquiquis dessins de coins de pages et quelques illustrations, à des tarifs modestes ( et géniaux ).On clique sur l'icône "WENS ART SHOP"et c'est là.
Un peu le genre de choses que j’aimerais pouvoir trouver chez les dessinateurs dont j’aime le travail.
C’est pour ceux qui passent par ici, sur le blog, et à qui ça ferait plaisir d’avoir un petit truc plus orignal qu’une dédicace, sans se ruiner.
Elle est pas belle la vie ? 

lundi 14 novembre 2011

La journée de la mansuétude

Hier, J’ai entendu à la radio que c’était la journée de la gentillesse. Et ça tombait bien, parce que j’étais en route pour un gentil festival de bédé : « FESTIBULLE en TRUCMUCHE », et j’allais à n’en pas douter, rencontrer de gentils organisateurs, de gentils confrères, de gentils lecteurs et un adorable libraire.
Tout au long de la route, dissimulés, mais signalés,( un paradoxe Français ), de gentils radars surveillaient ma vitesse de déplacement pour me protéger contre les méchants accidents de la route et, éventuellement, récolter du gentil argent en cas d’infraction.
Il faisait beau comme dans un conte de fée et je me sentais moi-même tellement gentil que ça me donnait envie de vomir.
J’ai été d’une humeur de rose toute la journée, rivalisant de politesse avec mes confrères en gentillesse. J’affirmais à Phil Castaza qu'il était beau comme Lætitia Casta, ce à quoi il répondit en me félicitant pour ma bonne mine et mon port altier, puis, nous allâmes joyeusement illuminer de notre art les pages de gardes de nos gentils albums respectifs.
Après un rude mais merveilleux travail d’enluminure, nous fûmes conviés à un somptueux banquet au cours duquel, nous rivalisâmes de charme et d’esprit, pour la plus grande joie des convives.
C’était vraiment une gentille journée, dommage qu’il y ait eu sur la table du libraire, tous ces vilains albums abominablement coloriés et d’une vulgarité à en devenir méchant. Dans un spasme d’horreur, m’apparurent les hectares de forêts dévastés pour ces piles de gnomes hideux, ces monstrueuses armes en perspectives, ces à-plats de couleurs informatiques, ces histoires pour adolescents décérébrés…

C’est quand même vachement dur, de rester gentil toute une journée.

dimanche 13 novembre 2011

The super bon film

D'habitude, je rate systématiquement tous les trucs à la mode, là, j'ai déjà vu Tintin en 3D et The Artist en noir et blanc, je suis  carrément dans le vent.
Tout le monde dit que c'est un chef d'œuvre et je crois bien que c'est vrai pour une fois.
En tous cas, c'est vraiment rafraîchissant et ma belle mère a adoré le petit chien, vous pouvez donc y emmener les belles mères !


samedi 12 novembre 2011

Festival du pruneau

J'ai carrément failli oublier de faire l'annonce de ma présence en chair et en os au festival BD de l'Agenais.
C'est pas tellement grave vu que vous vous en foutez, mais quand même, cette fois c'est l'association "pruneau en bulle" qui organise et je ne pouvais pas ne pas insister sur cette appellation contrôlée.
Après "Quai des Bulles à St Malo" et en attendant "Bulle d'Aire" d'Aire sur l'Adour...Voici "Pruneau en Bulle" à côté d'Agen !
Rien ne nous sera donc épargné.
PS : Ce n'est pas moi qui ai dessiné l'affiche qui est particulièrement...Heu, particulière !

Des nouvelles de Mr POPO

Mine de rien, sans avoir l’air d’y toucher, voilà que j’arrive bientôt à 300 strips de Mr POPO. Ils sont pratiquement tous dans un de ces gros carnets « Zap Book » et je vois bien que je commence à arriver à la fin du carnet.
Peut-être que j’arrêterai les Mr POPO à la dernière page du carnet, ou alors, je commencerai un autre « Zap Book » et ce sera reparti pour 300 strips !
Allez savoir.
Le livre qui devait voir le jour en 2012 chez « Six pieds sous terre » est un petit peu reporté et sortira normalement au premier semestre 2013, ce serait bien qu’on évite dans l’intervalle quelques catastrophes préjudiciables à la santé, comme la réélection de qui vous savez, l’holocauste atomique, ou la disparition des lecteurs.
On commence à savoir que c’est probablement une météorite qui est à l’origine de la disparition des dinosaures, mais pour ce qui est de la disparition des lecteurs, on se perd en conjectures.
Je vous colle quelques photos de mon beau carnet plein de Mr POPO...
Entièrement recouvert de petites tronches collées avec du scotch, ça devrait avoir de la gueule dans une centaine d'années, quand on aura reconnu mon génie et qu'on fera une rétrospective de mon œuvre.
Evidemment, dedans, c'est en noir et blanc avec des taches de doigts et de l'encre de chine.
Un reçu de la poste !



lundi 7 novembre 2011

Tatatinnn !

Vous n’allez jamais le croire, mais ça y est.
J’ai vu un film en 3D au cinéma. Profitant que pour aller à St Malo c’est super long pour prétexter une halte à La Rochelle, j’avais ourdi en secret mon plan diabolique afin de, en faisant semblant de rien, sous le prétexte fallacieux d’une promenade vespérale sur le port, passer devant un cinéma qui projetait « Tintin et le secret de la Licorne » en 3 D et en V.O.
Ça fait une phrase un peu longue, mais ça résume assez bien toute la subtilité de mon stratagème.
Alors, ça y est, j’ai mes lunettes en plastique, que je peux garder pour voir tout en 3 D et ça marche !
J’aimerais bien pouvoir dire que c’est de la merde et que c’est l’arnaque et que ça ne fonctionne pas, et ajouter que Spielberg a tué Hergé une seconde fois, mais pour être honnête, je dois dire que c’était vraiment bien.
Mais, tout de même, j’ai de la matière pour râler, parce que je ne savais pas qu’on allait d’abord me projeter une demi-heure de pub avant le film en me faisant payer 10 € la séance. Dans nos petits cinémas du Gers, la séance est à 5,50 €  c’est pas en relief, mais on a que la pub pour Maribond pneus et la bijouterie Lesca qui ont été filmées juste avant « l’entrée d’un train en gare de la Ciota » des frères Lumière et font donc partie du patrimoine.
Et voilà, un Mr POPO !
Je vais peut-être mettre d'autres trucs sur ce blog, parce que finalement je trouve que je pourrais faire un peu plus ce que je veux ici.
Par exemple les dessins au téléphone. Des fois, il y en a des bien !


 Comme ça il n'y a pas que des dessins à l'ordinateur et puis mon copain Serge il aime bien voir les dessins qui ne servent à rien de précis.


mercredi 26 octobre 2011

Quai des bulles

Les salons et festivaux de Bandes dessinées s'appellent toujours plus ou moins quelque chose des "bulles"ou "bulles en machin" c'est comme ça, on y peut rien et de cette manière, tout le monde sait que c'est une manifestation autour de l'Art séquentiel.
Il y en a toujours qui sont déçus parce qu'ils croyaient que c'était le salon du savon ou le festival du bain moussant, mais dans l'ensemble, nous y retrouvons un public averti.
Les 28, 29 et 30 octobre, c'est à St Malo qu'il faut être pour que je vous dédicace "La mort dans l'âme" samedi et dimanche, en compagnie de Sylvain Ricard, le scénariste. 
Il y a aussi 300 autres auteurs que vous pourrez visiter si vous n'avez rien d'autre à faire.
Voilà, c'est l'occasion pour les copains du blog qui habitent dans ce coin, de venir me dire bonjour au stand de Futuropolis.
Pour les copains du Gers, vous pouvez venir aussi, c'est pas loin, à peine 9 heures de route.


L'affiche du Quai Des Bulles est de Pascal Rabaté.


Quai des bulles 2011


Pendant que j'y suis dans le registre de la réclame, le samedi 5 novembre, Sylvain et moi nous donneront en spectacle à la librairie "LE MIGOU" à Auch pour encore faire des dessins dans vos livres neufs si ça vous amuse.
Rencontre à la librairie "Le Migou"

vendredi 21 octobre 2011

Comme un vieux Lucky Luke

Je n'ai pas toujours aimé les parti pris audacieux des coloristes des vieux Lucky Luke, ou des premiers Astérix, je me souviens qu'à l'époque où j'ai commencé à m'intéresser à la couleur, je trouvais ça moche.
Pourtant, quand j'étais gamin, ça ne me gênait pas qu'une case soit toute rouge avec les personnages verts ou bleus. Donc, j'ai détesté ça, puis, aujourd'hui, je trouve que c'est très intéressant et même d'une certaine façon artistique. Je ne crois pas que c'était fait avec une volonté expérimentale, je pense qu'il devait tout simplement y avoir un coloriste Daltonien pour colorier Lucky Luke !
Je suis toujours content quand quelque chose que je n'aimais pas, me plaît tout à coup beaucoup. c'est comme si une porte s'ouvrait soudain sur un paysage inconnu.
Il y a aussi des portes qui se ferment à jamais, ( ou peut-être pas ? ), des choses qu'on adorait qui, soudain, apparaissent dépourvues du moindre intérêt. J'ai beaucoup aimé les livres de Schuiten et Peeters et maintenant, ils me tombent des mains et je préfère un tout petit dessin de William Steig à toute cette extraordinaire technique de Schuiten.
 Mais il y a un auteur qui depuis toujours est un peu à part pour moi, c'est Fred, et il m'arrive quelquefois de ressentir une émotion en remarquant sa présence sur mon épaule quand je dessine. 
Il était là, quand j'ai fait le Mr POPO d'aujourd'hui. Je m'en suis rendu compte quand il a été terminé, la dernière case, c'est Fred qui l'a faite !
Ça m'a ému de voir qu'il était avec moi ce matin.


jeudi 20 octobre 2011

Cocorico

Le coq, c'est un drôle d'oiseau, pour faire un emblème national !
C'est les romains qui faisaient des jeux de mots stupides entre gallus (coq) et Gallus (gaulois) qui ont inventé le concept, on remarquera que les jeux de mots romains c'est pas super, mais bon, ils faisaient de beaux aqueducs. Et dans aqueduc, il y a "duc" qui en anglais veut dire "canard" ( en anglais antique, parce qu'en anglais moderne, c'est "duck" qui veut dire canard ) et ça c'est un vrai jeu de mots.
De toutes façons, le coq n'est pas un emblème officiel, c'est juste un truc de sportifs pour faire peur à l'adversaire.
Hum, ça marche moyennement, il faut le reconnaître. Même un aqueduc, ça ferait plus impressionnant, alors autant mettre un canard.

mercredi 19 octobre 2011

La note

Si je mettais une note à ceci ou à cela, pour voir ce que ça fait ?
Je vais mettre un A à « La mort dans l’âme » tiens !
Et même un triple A !
Et même un triple A avec un chapeau chinois : Â Â Â
Ça, c’est de la super super note. Le  chinois, c’est carrément la classe, c’est même la meilleure note de la classe !
Je me demande si je suis vraiment objectif, si je suis la personne la mieux placée pour me donner un triple  !
J’ai toujours eu un peu de mal avec les gens qui donnent des notes, déjà à l’école, ce système me semblait suspect.
Si tu es un "noteur" et que tu as très très mal au ventre, au moment où tu dois mettre une note, elle va être un peu mauvaise, la note.
La même chose si tu es un petit peu énervé contre la Grèce.
Le gars qui met des triples A, s’il vient lui-même de voir sa note dégradé par sa femme parce qu’il a oublié de faire la vaisselle, il risque d’être de mauvaise humeur.
Quand on fait un album de BD, il y a des gens qui se disent qu’ils vont dire aux autres gens ce qu’ils pensent de l’album, pour leur rendre service, pour les aider à s’y retrouver dans la multitude de titres.
Alors on a des petites étoiles, des bulles, des trucs comme ça, qui indiquent si c’est bien ou pas. Quelques fois, il y a un article argumenté, mais souvent, il n’y a que la note, bonne ou mauvaise.
Si ça se trouve, le type avait mal au ventre, mais c’est comme ça, c’est un "noteur", alors il note !
Cette fois, avec « La mort dans l’âme », on a que des bonnes notes, parce qu’on a été très sages, Sylvain et moi et qu’on a bien travaillé, alors c’est pas la peine que je m’énerve et je trouve que ces noteurs font preuve d’un goût très sûr et ce sont tous des braves types et des braves typettes, qui n’avaient pas mal aux ventres.
On est carrément "Bédien d’Or" et même si ça n’a pas l’air d’être très Français, ça fait néanmoins plaisir de savoir que notre livre ne donne pas de crampes d'estomac !


Bédien d'or de planète BD

lundi 17 octobre 2011

Le chat, le lapin et la souris verte

La prof d’anglais de ma fille lui fait demander à son père, comme il est dessinateur, « s’il veut bien nous faire un chat, un lapin, un singe, une souris verte »…Ou je ne sais plus quel animal.
Si je travaillais à la poste, elle me demanderait des timbres ?
Le gamin qui a un père boulanger, on lui demande s’il peut ramener des croissants ?
Non, ces parents-là, ils travaillent eux, ils ne font pas des petits dessins rigolos toute la journée !
Si je dis que mes dessins ont un prix, que c’est mon métier, que je ne fais pas ça gratuitement, je passe pour un sale con.
Si je commence à faire un chat, un lapin, une souris verte…Je prends le risque d’avoir à faire dans pas longtemps un crocodile, une chenille, un papillon, un hippopotame, une grenouille et un raton laveur.
Je sais bien, qu’il n’y a pas volonté de nuire de la part des enseignants, il y a juste une méconnaissance de ce qu’est le métier de dessinateur de bande dessinée.
La prof d’anglais, elle ne demandera pas à la prof de dessin si elle peut faire un lapin, un chat, une souris verte, parce qu’elle sait que la prof de dessin va lui répondre qu’elle a autre chose à faire, avec tout le travail qu’on a quand on est prof, et mal payé et pas considéré et ces abrutis de parents qui ne comprennent rien à l’éducation…
Ce n’est pas très grave, que la prof d’anglais pense que les dessins, ça tombe tout seul du crayon, ce qui m’énerve c’est qu’elle mette ma fille dans la position de quelqu’un qui devant toute la classe, va devoir dire que son papa est un sale con qui ne fait pas des dessins pour être gentil avec tout le monde.
Alors j’ai fait un singe.
Peut-être que la prof d’anglais va comprendre que je fais juste un singe pour que ma fille n’ait pas l’air d’avoir un papa qui est un sale con pas gentil avec tout le monde.
Peut-être qu’elle va comprendre que si je ne fais pas le chat, le lapin et la souris verte, c’est parce que j’ai autre chose à faire.
Peut-être qu’un jour les gens vont finir par comprendre que je travaille !

vendredi 14 octobre 2011

Quelqu'un a du feu ?

Brûler des voitures, c’est MAL.
Brûler des maîtresses, c’est encore moins bien.
" Les cahiers au feu, la maîtresse au milieu !", voilà une comptine de fin d’année qui peut avoir une mauvaise influence…
Les « sauvageons » brûlent des bagnoles, les professeurs se fichent le feu, on brûle ce que l’on a sous la main et ce qu’il reste quand il ne reste rien.
Comment on peut faire un truc pareil, s’immoler dans la cour du lycée, quand on est enseignant ?
Quel mauvais exemple pour les jeunes.


jeudi 13 octobre 2011

Un métier d’équilibriste

Ça fait un moment que je cherche un truc rigolo pour parler de la bizarre condition de ceux qui font des livres, et je ne trouve pas. Donc, je vais continuer à être chiant quand je cause boutique !

Dans la revue Jade, à laquelle je participe, ça m’énerve toujours un peu que les dessinateurs se mettent en scène dans des histoires de loosers et grossissent le trait sur les aspects les moins reluisants du métier. D’un autre côté, ça m’énerve aussi quand j’en vois qui friment dans les festivals BD.
Souvent, j’ai envie d’expliquer un peu des choses, parce qu’il me semble qu’il faudrait et puis j’y renonce, je me dis à quoi bon.
Mais il y a tout de même un aspect de cette activité que je voudrais aborder. Comme je viens juste de sortir un ouvrage, je suis confronté à la partie la moins excitante de l’affaire, c’est-à-dire la vente.
C’est un truc qu’on aimerait bien ne pas avoir à faire.
Personnellement, ça me conviendrait si mes livres étaient gratuits, distribués aux gens et que je sois payé par l’état, c’est-à-dire la collectivité, pour les faire.
Un emploi fictif, un peu comme Luc Ferry, ça serait pas mal et moi, je suis même prêt à bosser !
Mais non, ça ne marche pas comme ça et notre travail, à nous autres, n’a de sens que s’il se trouve des gens assez intéressés par ce que l’on a créé, pour dépenser un peu de sous en achetant nos livres.
C’est très complexe de vendre des livres, parce que parfois, on a pas forcément envie de faire des choses pour le plus grand nombre, parce que ce n’est pas ce qui nous intéresse, parce que ce qu’on aime est marginal, parce que notre objectif n’est pas de devenir riche ou tout simplement parce que l’on fait la seule chose que l’on sait faire et on verra bien.
On assume cette réalité, qui est variable selon les auteurs, généralement avec philosophie quand on a du plaisir à faire nos bouquins.
On est beaucoup moins philosophe quand on travaille dans de mauvaises conditions, évidemment.
Mais on n’emmerde personne, on ne se plaint pas et on ne demande pas grand chose à part qu’on nous foute la paix. Ce n’est pas nous qui bloquons les routes ou déversons des tonnes de fumiers devant les préfectures, ce n’est pas nous non plus qui empêchons les gens de partir en vacances.
Pour la plupart, on ne demande même pas la moindre considération, parce qu’on a bien conscience que notre petite activité marginale n’est pas considérée par les gens comme un travail.
On supporte les conseils idiots de personnes qui n’y connaissent rien et qui ont l’impression, parce que ce que l’on fait ne leur plaît pas, que ça ne plaira à personne. On prend l’habitude d’entendre la fameuse question : « vous arrivez à en vivre ? »
Posée par des individus à qui pourtant, on a jamais demandé d’argent pour finir le mois.
Mais, bon, au bout d’une quinzaine d’années de ce métier, on est habitué et, personnellement, j’ai choisi de ne pas trop en parler. Il m’arrive même de dire que je travaille à la poste pour couper court à toute discussion potentiellement énervante.
À une libraire, qui me disait un jour « que je devrais essayer d’être plus médiatique », j’ai répondu que je ne faisais plus de bande dessinée depuis très longtemps.
Mais se pose tout de même la question de quoi faire quand un livre sort en librairie.
Que doivent faire les gens autour, les amis, la famille ?
Est-ce qu’ils doivent faire semblant de s’y intéresser ?
Pire, doivent-ils l’ACHETER ?
Ils feront comme ils voudront, notre petite boutique ne se portera ni plus mal ni mieux grâce à eux et il est inutile, qu’ils se tracassent pour ça, les auteurs préfèrent l’indifférence à ce qui pourrait apparaître comme une vente forcée.
Rien n’est plus pénible que d’être en présence de quelqu’un qui s’est senti « obligé » d’acheter votre livre.
On a des antennes, de l’intuition et vous ne faites pas illusion très longtemps. Mieux vaut affirmer clairement votre désintérêt pour la chose.

Néanmoins, je veux dire merci à ceux qui ont acheté « La mort dans l’âme », sans se poser la question de savoir si c’est bien ou non, juste parce que c’est un ami qui l’a dessiné, ou parfois même simplement le gars qui fait Mr POPO sur le blog des « News of ze Wens » ou juste un voisin.
Parce que c’est comme ça que nous existons, nous qui faisons des livres et que ces ventes là, ces ventes qui ne changeront peut-être pas grand chose à notre tirage, ce sont tout de même des ventes qui font du bien.

Merci aussi à ces chroniqueurs sur Internet ou ailleurs, qui ont été touchés par le livre et l’ont fait savoir, « La mort dans l’âme », n’est pas un album au sujet facile et il semble bien que nous ayons, Sylvain Ricard et moi, réussi à faire partager certains sentiments aux lecteurs.
Ce n’est pas trop dans mes habitudes de commenter les commentaires de mes livres, mais comme j’ai lu des choses très bien sur notre album, je me permets cette petite faiblesse dans ma carapace de loup solitaire !
Heu… Ma carapace de tortue solitaire !


mardi 11 octobre 2011

Steve Jobs

J'ai mis Steve Jobs en titre, mais je m'en fous complètement de ce type. Les histoires de réussites extraordinaires ne m'intéressent pas et les progrès technologiques m'emmerdent. Non, c'est juste pour voir si Steve Jobs, ça fait plus de connexions que "scissiparité" !

lundi 10 octobre 2011

Ilusión es mi camino, Victoria mi destino

C’est pas que j’en ai rien à branler des primaires au parti socialiste, mais qu’est-ce qu’il se passe au Japon ?
Plus personne ne me dit rien sur le Japon.
Les fuites de particules, c’est aussi intéressant que les érections de partis socialistes, non ?
Moi, j’aime bien avoir la suite des catastrophes, ça m’inquiète quand on n’entend plus parler d’une catastrophe qui est arrivée.
Nicolas Sarkozy, par exemple, c’est une catastrophe dont on entend plus fuir les particules, mais c’est pas parce qu’on ne les voit pas, qu’elles ne sont pas dangereuses.
Je ne sais pas si vous êtes allés voter pour l’école primaire des socialistes, mais si c’est le cas, il n’y a pas de quoi être fiers.
Vous n’avez pas honte, de faire pleurer Ségolène Royal ?
Toute cette démocratie participative, ça fait tourner la tête, c’est comme trop d’oxygène dans l’oxyde de carbone, on est plus habitués.
Personnellement, la démocratie, ça me fait toujours un peu peur, on a vu la dernière fois que, quand un grand nombre d’abrutis a le droit de voter, c’est n’importe quoi qui sort du chapeau.
Mais je dois reconnaître que ces primaires sont une réussite. Déjà, quand il n’y a que des candidats socialistes, il y a quand même moins de risque que ce soit un con de droite qui gagne. Il y a un petit risque, le risque zéro n’existe pas, (c’est comme avec les particules), mais quand même moins qu’un 21 avril.
Bien sûr, il y a le risque que ce soit un con de gauche qui l'emporte, mais bon, on ne peut pas trop faire autrement.
Et malgré la fuite de la centrale de DSK, avec ses particules qui se sont répandues partout, les socialistes ont réussi à trouver des copains pour jouer avec eux à la démocratie.
Moi, ça me convient assez, je crois qu’on devrait en rester là et se passer des présidentielles de 2012. 
Dimanche prochain, on a le prochain président des socialistes et c’est bon. Ça ferait des économies. 
Pour ne pas avoir l’air d’être trop partisan, je suis d’accord, bien, entendu, pour que dans cinq ans, on fasse la même chose avec l’UMP.
Ah oui, mais c’est pas possible, c’est vrai qu’à droite on a un chef naturel, j’oubliais que depuis le maréchal Nouvoilà, à droite on est chef naturel, pour commander.
Bon, et bien tant pis pour la droite naturelle, la démocratie peut très bien se passer d’elle pour l’alternance.


lundi 3 octobre 2011

Chapeau

Hier, c'était une journée parfaite. On en a tous vécu, des journées particulièrement particulières, des moments de grâce où tout semble s'accorder pour ne pas nous faire chier, mais hier, dimanche 2 octobre 2011, est un jour à noter parce que c'était une journée parfaite à la plage.
Et ça, c'est plutôt rare parce que s'il y a bien un endroit où pleins de petits détails sont prêts à nous emmerder un maximum, c'est bien là.
Rien que le sable, c'est marrant cinq minutes, mais ça devient vite pénible s'il y a du vent et justement, hier, il y avait juste assez de vent pour que ce soit parfait.
C'est à dire une brise légère qui n'emporte pas les chapeaux.
Parce que moi, j'aime bien porter un chapeau pour pas que des types en hélicoptère puisse voir le dessus de mon crâne.
Bon, c'était parfait surtout à cause de la température, une température tellement bien réglée, que s'en était même un peu suspect. C'était comme si j'avais réglé moi même la force du vent, la température de l'air et celle de l'eau. 
Vraiment, je n'aurais pas fais mieux.
Et du coup, c'était presque étrange, paranormal, on pouvait s'attendre au pire, que quelqu'un vienne nous présenter la note, ou l'arrivée d'agents des affaires non classées du F.B I en hélicoptère, ( heureusement, j'avais mon chapeau ! ), rien du tout, le soleil s'est mis à décliner vers le soir, comme d'habitude. 
Il ne faudrait pas qu'il y en ait trop souvent, des journées parfaites, où la température est si bien réglée, parce que sinon, on aurait plus rien à dire.


mercredi 28 septembre 2011

La couleur du temps

Sur les vieilles photographies, les gens se tiennent bien droits, ils regardent bien devant eux, ils sont proprement habillés. En 1900, il ne serait venu à l’idée de personne de photographier l’oncle Gaston en train de manger, la bouche ouverte et un œil à demi clos, avec un air de crétin surpris en plein vol. On faisait un petit peu attention à l’image qu’on allait laisser de soi et des autres.
J’ai remarqué que sur les très vieilles photos en noir et blanc, on ne sourit pas. Cette mode du sourire semble être apparu avec la couleur, sûrement parce que ça filait le bourdon d’être en noir, gris et blanc tramé.
D’un seul coup, PAF, on ne sait pas comment c’est arrivé, le monde est devenu en couleur !
Les gens ont vu que le ciel était bleu, que l’herbe était verte, que les cerises étaient rouges.
Ils ont vu que le sang était rouge aussi et du coup, c’était quand même très dégueulasse à la télé et sur les champs de bagarres et ils ont décidé de ne plus faire la guerre.
C’est pour ça qu’on est tranquille aujourd’hui. Même les Allemands, la guerre en couleur, ça ne les intéressent plus, c’était marrant en noir et blanc, mais ils ont un mauvais souvenir de l’utilisation abusive du rouge et du noir par les nazis.
Le rouge et le noir utilisé par Stendhal, ça va, par Darty aussi, mais par les Allemands, c’est assez sinistre.
Chez les barbares d’étrangers, évidemment, on continue à faire la guerre même en couleur parce qu’ils ont encore la télé en noir et blanc !
Bon, alors d’un seul coup, on ne sait pas comment, tout est coloré. Normalement, c’est vachement la joie, c’est l’occasion de s’habiller avec des trucs bariolés, de trouver que la vie est belle, de mettre de la couleur partout.
Et pourtant non.
Les gens continuent à se déguiser en noir et blanc, avec un peu de gris et de marron ou de bleu marine pour les plus audacieux.
La grosse dominante reste le monochrome tristouille, passe partout, comme s’il fallait absolument se fondre dans la masse sinistre d’un magma humain voué à l’uniforme.
Je ne sais pas s’il y a une manipulation de la part de l’industrie du prêt à porter pour remplir les rayons des magasins de vêtement tristes, ou si c’est parce que les consommateurs refusent d’acheter les trucs en couleurs, mais, même si c’est moins évident l’été, je suis frappé à chaque automne par la gamme sombre des habits pour l’hiver.
Sauf pour les enfants, qui ont encore le droit de rêver à un monde rigolo et qui ont des super chaussures à trois couleurs, des pulls orange, des collants multicolores…
Quand leurs parents osent la gaîté, parce qu’il y a aussi pleins de petits garçons en bleu marine ou en marron pour qu’ils prennent bien l’habitude du camouflage.
Quant au sourire, cette coutume idiote est exclusivement réservée à l’acte photographique, le reste du temps, une bonne tronche de con sinistre fera l’affaire en toutes circonstances.