samedi 16 mai 2015

Sur la table : "Un métallo nommé Cipputi" de Altan

Edité par ARTEFACT dans la collection “serpentins” en 1983 pour la version française.




En ce moment, je relis des albums publiés dans les années 70 et 80, ils prennent une nouvelle saveur, car mes goûts se sont affinés. Je me rends compte que j’ai acheté des choses un peu “hors normes” d’une façon intuitive depuis toujours. Des livres qui m’intriguaient, qui étaient différents.
C’est ainsi que j’ai acheté cet album d’Altan que je ne connaissais pas, chez un bouquiniste. 
Je n’ai pas tellement aimé ce livre, mais j’étais fasciné par le graphisme. 
Aujourd’hui, le relisant, il me plaît davantage, car c’est du dessin de presse politique et même s’il s’agit d’une période ancienne et d’un autre pays, l’Italie, je suis plus réceptif qu’à 20 ans à son humour, et puis, finalement, à part la “mystérieuse disparition de la classe ouvrière”, rien n’a tellement changé.
Une des bonnes raisons de vieillir, ça reste cet étonnement permanent de découvrir des choses nouvelles dans ce qu’on croyait connaître. J’ai perçu ça très tôt,  enfant, en relisant régulièrement mes albums d’Astérix. Chaque année, je comprenais des jeux de mots qui m’avaient échappés. Je me suis dit que, finalement, grandir, ça servait à quelque chose.
Revenons à notre Italien, ALTAN, et à son métallo Cipputi. 
L’album a une très belle couverture orange, rien que pour ça, je devais l’acheter ! Il est en noir et blanc avec par-ci par-là quelques dessins en couleurs.
Il s’ouvre sur une introduction de Georges Wolinski, qui parle du dessin et des dessinateurs. J’ai toujours beaucoup aimé lire les textes de Wolinski quand il cause du métier et de ses goûts en matière de dessin. On peut lire avec bonheur les éditos de Charlie Mensuel quand il en était le rédacteur en chef.
“Le dessin d’ALTAN est aussi étrange que celui d’un Martien”, dit Wolinski et c’est exactement l’effet qu’a produit sur moi la découverte du graphisme de cet auteur.

Après, ou peut-être à la même époque, mais je ne l’ai lu que plus tard, ALTAN sera connu pour son “roman graphique” paru dans le magazine “A SUIVRE” “Ada dans la jungle” qui est un des albums que je relis régulièrement ainsi que “Fritz Melone” également chez Casterman et “Zorro Bolero” chez Albin Michel, mais je poserai peut-être ces bandes dessinées sur la table un de ces quatre.










Voici ce que l’on trouve sur ALTAN  chez le "Wikipédiatre"  
Né dans une famille aristocrate italienne, il passa son enfance à Trévise. Il quitta la ville pour suivre des études d'architecture à Venise, puis alla à Rome pour se consacrer au cinéma. À l'âge de 28 ans (en 1970), il quitte l’Italie pour le Brésil, et reste cinq ans en Amérique du Sud où il découvre ses deux passions : sa femme et l'illustration. Dessinateur humoriste où il égratigne la société italienne (syndicats, politique, Église, Mamas…) et fustige la corruption en Amérique latine, la naissance de sa fille Kika lui fait aborder en parallèle les albums pour enfants.

On trouve aussi une petite photo et l’on est un peu déçu de constater qu’il a un nez normal.



Les femmes dessinées par ALTAN sont belles, sensuelles et dominatrices, elles ont de jolis orteils, des poitrines délicates et des paupières lourdes. Les personnages masculins sont veules, vils et laids. ALTAN est féministe et son trait en forme de “nouille molle” est plus acerbe qu’il n’y paraît. 

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