vendredi 2 décembre 2016

Quelques mots d’amour sur la mise en scène de soi-même

Sur FB ou les blogs, pour les dessinateurs, il y a bien sûr un petit côté “regardez mon caca comme il est bien moulé”, mais c’est aussi une façon simple et sans prétention de montrer des choses, de partager des idées, d’échanger en somme. 

Voir les dessins personnels d’artistes qu’on aime bien, découvrir des petites choses qui ne seront jamais publiées, se rendre compte qu’on partage une certaine vision du monde, tout cela me semble plutôt sympathique.

C’est aussi un extraordinaire révélateur de la personnalité qui en dit long, en filigrane, sur celui ou celle qui est derrière la souris.

Je me régale aussi des commentaires, parfois plus intéressants d’un point de vue sociologique que la chose qu’ils commentent.

Facebook est un support qui convient très bien à l’expression d’une écriture graphique et j’y suis venu essentiellement pour pouvoir suivre les publications de deux dessinateurs, Laurent Lolmède et François Matton. 

Leur activité sur Internet est comme un livre ouvert très généreux sur leur travail et ça ne m’empêche pas d’acheter leurs ouvrages parce que le livre, ça reste beaucoup mieux que l’écran. Bien sûr j’ai découvert du coup d’autres auteurs.

Donc, ce nouveau jeu social serait plutôt positif, s’il n’y avait pas l’insupportable promotion de soi des petits génies fiers de leurs cacas :” Mon livre qui sort”, “mon livre comme il est beau”, “ma dédicaces qu’elle est tel jour”, “la chronique de mon bouquin par le journal Trucmuche”, celle “par le copain Machin qui adore ce que je chie” et je passe sur les “ex-libris qu’il y en a pas beaucoup” et autres “festivals épatants à ne pas rater parce que j’y serai” ou “prix à la con que vient de recevoir mon beau caca”.

Oui, bien sûr, c’est normal, ça fait partie du lien avec MES lecteurs me rétorqueront les petits génies en question, mais je m’en branle du lien avec leurs lecteurs s’ils ne sont pas capables de faire ça avec un minimum de délicatesse et de parcimonie. Voire de ne pas le faire du tout.

Car tout est dans la manière. 

Avec certains, on est content d’avoir l’information, avec d’autres la promotion exaspérante de leur caca est tellement évidente qu’on a envie de tirer la chasse.

Tout ça est d’autant plus narcissique que la vie d’un livre et son succès public ne dépendent évidemment pas de cette ridicule auto-promotion, du moins pour les auteurs qui publient dans le circuit traditionnel. 

C’est bien sûr différent dans le cas des petites productions marginales, mais celles-ci font généralement l’objet d’une mise en avant décontractée et sympathique.

Il est vrai que je ne suis pas objectif, car mes goûts me portent de plus en plus loin de la production des albums de ces petits génies narcissiques, les belles couvertures “bien dessinées” de leurs “beaux albums” ont souvent sur moi un effet répulsif. 

Voir s’étaler leur onanisme à chaque fois qu’il pondent un nouveau chef-d’œuvre est donc la cerise sur le gâteau graphique, ( dégoulinant de satisfaction ), qu’ils offrent au monde des arts reconnaissant. 

Ça m’agace sans doute d’autant plus que je ne fais pas partie de LEURS lecteurs nombreux et idolâtres, j’ai cependant eu “l’immense honneur” de les croiser jadis dans quelques festivals et j’ai dû souvent me retenir pour ne pas vomir.

Tout ça pour dire que ces Auteurs avec un grand H, vont finir par me faire aimer les vidéos de chatons.

Sur ce, une page de publicité, ( c'est la dernière fois que je peux m'en servir ! )






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